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L'Art tunisien de la guerre

suivi de lettre-postface de

Roland Jaccard

 

 

L’Art tunisien de la guerre. ― Si j’ai réuni ces textes sous ce titre, c’est pour être fidèle à la pensée et à la passion qui les animent. Cette pensée et cette passion m’animent moi-même. Je puis dire que je puise dans celles-ci la raison d’être de ma vie, alors que le désespoir augmente un peu plus chaque jour. Nulle provocation donc, même si le titre est « accrocheur Â». Seule compte la nécessité dictée par le contexte dans lequel ces chroniques et polémiques ont vu le jour, lequel contexte n’a cessé d’empirer prenant tour à tour une posture d’abord faussement épique, ensuite bêtement mélodramatique, enfin sombrement tragique. J’ignore si l’on distinguera les trois grandes parties de ce recueil, mais il le faut dans la mesure où cet agencement a un sens et ce sens ne cesse de se préciser au fil des pages, car en partant de ce qu’on a convenu d’appeler « l’affaire Millet Â» pour arriver à la dernière guerre sur Gaza, d’Anders Breivik à Mohamed Merah et Mehdi Nemmouche, il y a une progression, un sens, un cours même. Entre Oslo, Paris, Gaza, Tel-Aviv, il n’y a vraiment pas de distance ou de limites. Les murs, tous les murs et les frontières sont tombés. Il y a juste les lieux, médians, d’où j’écris, ici en Tunisie, au sud de la Méditerranée ― Hammam-Sousse et Hammamet ―, lieux ayant en commun le mot « hammam Â», bain maure, lieu destiné à la purification, à la catharsis même pour certains.

 

A. H. 

 

"Pas de flagornerie entre nous : s’il faut lire absolument tes Petites bouchées froides, c’est aussi pour ton immense culture, cosmopolite comme il se doit, ton talent de polémiste, ton goût pour la poésie. Un peu moins pour ta passion du football qui, à mon avis, aurait mieux trouvé sa place ailleurs : peut-être dans un quotidien sportif. À cette réserve près, je ne suis pas mécontent d’avoir été à l’origine de la publication de ces fragments de journaux intimes dans Causeur. Et n’hésite pas à récidiver en nous apportant la tête d’un autre Alfredo Garcia. Comme l’a affirmé notre oncle Arthur Schopenhauer, la vie est une lutte continue avec la certitude d’être vaincus. La noblesse est dans le combat, pas dans la victoire. Poursuis le tien avec l’acharnement que tu y  as mis jusqu’à présent. À quoi bon être un poète, si l’on n’est pas aussi un gladiateur ?"

 

Extrait de la lettre-postface Roland Jaccard

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